L'histoire fascinante de Ouistreham
Ouistreham, une charmante commune située sur la côte normande à l'embouchure de l'orne, est bien plus qu'une station balnéaire prise. Derrière ses plages et ses ports animés se cache une histoire riche, façonnée par les siècles et marquée par des événements clés qui en font un lieu de mémoire et de patrimoine. Parmi les trésors historiques de cette ville, l'église Saint-Samson joue un rôle central, témoignant d'une longue tradition religieuse et culturelle.
Les origines médiévales de Ouistreham
Ouistreham, ancien village de pêcheur dont le nom dérive probablement du vieux norrois Vik. Ouistreham est mentionnée dès 1086 sous la forme "Oistreham" et sous les formes "Oystreham", "Hoistreham" également en 1086 ; "Oistreham" en 1259 ; "Oistrehannum" en 1260 ; "Ouistrehannum" en 1281 ; "Oestream" et "Hoistrehan" vers 1300 ; "Ostreham" et "Ostrehan" au XIVe siècle ; "Hoystrehan" en 1371 ; "Estrehan" en 1620 ; "Oyestreham" au XVIIIe siècle (carte de Cassini).
Depuis fin 2014, la municipalité a choisi d'utiliser le nom de Ouistreham Riva-Bella, d'après le quartier balnéaire de la commune.
Napoléon a surnommé « Bédouins » les habitants d'Ouistreham. Ils sont plus habituellement appelés "Ouistrehamais".
Elle tirerait son nom d'origine germanique d'un établissement de colons saxons, implantés dans la région en tant que mercenaires (autour des IVe et Ve siècles). Cependant, il n'existe aucune attestation de ce toponyme antérieurement au XIe siècle. En outre, on rencontre dans la toponymie normande de nombreux éléments anglo-saxons, langue proche du vieux saxon, qui sont à mettre en relation avec l'installation de colons venus d'Angleterre avec les Scandinaves autour du Xe siècle.
Pendant la période médiévale, Ouistreham était un point de passage important pour les pèlerins et les marchands. Ce dynamisme a favorisé la construction de monuments emblématiques, notamment l'église Saint-Samson, qui domine encore aujourd'hui le bourg de sa silhouette à l'architecture Romane.
Ouistreham, entre passé et modernité
Un « camp romain » (du Catillon ou du Castillon) était situé sur la rive gauche de l'Orne près de Bénouville. Il a été nivelé, il n'en reste qu'une petite partie du rempart nord-ouest39. En réalité, l'archéologie moderne exclut l'hypothèse qu'il s'agisse d'un camp romain, en tout cas pas du Haut Empire, les archéologues n'ayant jamais mis au jour de camp romain datant de cette période dans le Nord de la Gaule, hormis Arlaines à Ressons-le-Long (Aisne), et vraisemblablement pas non plus du Bas Empire. L'expression Camp romain ou Camp de César s'applique de manière générale à des ouvrages datant de l'Âge de fer ou du Moyen Âge.
L'église Saint-Samson et la grange aux dîmes forment, dès le début du hameau d'Ouistreham, le cœur de cette cité. Sa proximité avec la mer a fait que le bourg s'est développé vers la grève, au nord. Ouistreham était un village de pêcheurs et de paysans où l'activité était aussi liée au commerce maritime. Ouistreham connut l'essor de son port grâce à l'extraction et à l'exportation de la pierre de Caen et de Ranville. Il y subsiste encore quelques maisons typiques de pêcheurs.
En 1779, pour protéger l'embouchure de l'Orne des attaques anglaises, il fut décidé de construire trois redoutes selon les plans de Vauban, à Ouistreham, Colleville et Merville. Ces redoutes furent désarmées en 1816, celle d'Ouistreham fut vendue à un particulier qui la transforma en maison de maître. Des vestiges de la redoute sont encore visibles au « Petit Château de la Redoute » au 38 boulevard Boivin-Champeaux.
En 1866, une première villa est construite dans les dunes. Son propriétaire, M. Longpré, fabricant de corsets à Caen, lui donna le nom de Belle Rive. Un peintre qui avait remarqué que les couchers de soleil sur les grèves d'Ouistreham ressemblaient à ceux qu'il avait eu l'occasion d'admirer en Italie, de Belle Rive en fit Riva Bella. Peu à peu les dunes et marécages disparaissent pour laisser place à des villas et le premier casino est édifié.
Au tout début du XXe siècle, la station balnéaire s’est développée autour de ces luxueuses villas et des infrastructures de loisirs : thalassothérapie et casino d'Ouistreham. Le 15 août 1891, la société anonyme des Établissements Decauville Aîné ouvre à titre provisoire une voie ferrée d'intérêt local à voie étroite (60 cm) entre Ouistreham et Luc-sur-Mer. Cette ligne, prolongée en 1891–1892 jusqu'à Dives-sur-Mer et Caen, est reprise en 1894 par la Société anonyme des Chemins de fer du Calvados. Elle restera pendant longtemps la ligne la plus rentable du réseau des Chemins de fer du Calvados. Alors que les autres lignes sont fermées les unes après les autres dans les années 1930, la ligne Luc - Ouistreham - Caen est conservée. Endommagée pendant le débarquement, elle ferme en 1944.
En 1912-1913, est fondée la société balnéaire de la plage de Riva-Bella. Formée entre différents propriétaires, cette société anonyme a pour objet « l'amélioration générale et le développement de la station balnéaire de Riva-Bella, la location de la plage et des lais de mer, leur mise en valeur et exploitation directe ou indirecte ». Il est prévu dans les statuts de la société, dont la durée est fixée à cinquante ans, que Riva-Bella devienne une commune autonome ou un syndicat obligatoire41.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, Ouistreham est occupée par les troupes allemandes. À partir de 1942 la zone de la plage devient un no man's land ; 123 villas en bordure de la mer sont rasées pour faire place aux défenses du Mur de l'Atlantique : 80 ouvrages en béton et un poste d'observation d'artillerie surplombant la plage « le grand bunker » sont édifiés. Le 6 juin 1944, ce poste de surveillance devient un lieu stratégique et sa prise permet d'assurer le point de débarquement sur la plage de Sword Beach. Le commando no 4 franco-britannique commandé par le colonel Robert Dawson, comportant les 177 fusiliers marins français du 1er BFMC du commandant Philippe Kieffer42 (faisant partie intégrante de la première brigade spéciale de Lord Lovat) a ensuite atteint les ponts de Bénouville (Pegasus Bridge) et Ranville et opéré ainsi la jonction avec les parachutistes de la 6e DAP (Airborne britanniques) après des combats de rues à Ouistreham.
Le 6 juin 2014, Ouistreham a accueilli la cérémonie internationale du 70e anniversaire du débarquement et de la bataille de Normandie (5 millions de téléspectateurs en France ; 1,2 milliard dans le monde). Étaient présents 1 800 vétérans, 19 chefs d’État et 8 000 invités d’honneur et Ouistrehamais en tribunes.
Aujourd'hui, Ouistreham est connue pour son port et ses plages, notamment Sword Beach, célèbre pour son rôle lors du Débarquement de 1944. Mais en arpentant les rues du bourg et en visitant des lieux emblématiques comme l'église Saint-Samson, on peut ressentir l’empreinte du passé. Cette ville est un parfait exemple de la manière dont l'histoire et la modernité coexistent, offrant aux visiteurs un voyage à travers les âges.
Que vous soyez passionné d'histoire, amateur d'architecture ou simplement curieux, Ouistreham et son église Saint-Samson sont une invitation à découvrir un riche patrimoine où spiritualité et mémoire collective se rencontrent.
Ils ont séjourné à Ouistreham :
Michel Cabieu (1730-1804), milicien. Il repoussa les Anglais qui tentaient de débarquer à Ouistreham en 1762. Il fut honoré par la convention en 1790 et fut surnommé le général Cabieu. Le cinéma et une avenue de Ouistreham Riva-Bella portent aujourd’hui son nom.
Napoléon 1er (1769-1821) vint à Ouistreham le 24 mai 1811 pour évaluer le projet de canal entre Caen et la mer.
Aristide Briand (1862-1932), homme politique, y possédait une résidence de vacances (qui existe encore, le long du canal de Caen à la mer) et un yacht (la Simounelle). Une statue le représentant et une avenue portent aujourd’hui son nom dans la ville.
L'église Saint-Samson : un joyau roman de la Normandie
Construite au XIIe siècle, l'église Saint-Samson est un exemple remarquable d'architecture romane. Sa façade austère mais imposante, ses voûtes en pierre et ses détails sculptés rappellent l'importance de la foi dans la société médiévale. L'église a été édifiée en hommage à saint Samson, un évêque gallois du VIe siècle, vénéré pour son rôle dans la diffusion du christianisme en Bretagne insulaire et continentale.
Au fil des siècles, l'église a été le témoin de nombreux événements, des offices religieux aux funérailles catholiques marquant la vie spirituelle et communautaire de Ouistreham. Elle a également subi des modifications architecturales, notamment au XVIIIe siècle, avec l'ajout de nouveaux éléments pour répondre aux besoins des fidèles.
Sa position en hauteur du bourg a permis de surveiller l'estuaire pendant les époques de troubles. Son caractère imposant et la richesse de son décor sont dus aux liens avec l'abbaye aux Dames de Caen et à la prospérité du village pendant la période anglo-normande, c'est-à-dire de la fin du XIe siècle au début du XIIIe siècle. Malgré les nombreuses restaurations à toutes les époques, la nef du XIIe siècle a gardé son caractère roman, tandis que la tour-clocher et le chœur construits au début du siècle suivant sont de style gothique de transition1.
Les funérailles catholiques à Ouistreham
L'église Saint-Samson a toujours été au cœur des rites funéraires catholiques à Ouistreham. Ces cérémonies, profondément ancrées dans la tradition chrétienne, font ressortir l'importance de la foi dans le passage vers l'au-delà. Les funérailles catholiques sont marquées par plusieurs étapes :
La veillée mortuaire : Traditionnellement, les proches veillaient le défunt à domicile. De nos jours, le défunt est plus généralement transporté vers une chambre funéraire.
La messe des obsèques, célébration eucharistique ou non.
L'inhumation en terre, et plus régulièrement en caveau de nos jours.
Ces funérailles étaient aussi des moments communautaires, où les habitants se réunissaient pour rendre hommage à leurs proches disparus et partager leur douleur dans la foi et l'espérance. Aujourd'hui encore, l'église Saint-Samson continue d'être le théâtre de ces moments de recueillement comme ceux organisés par notre agence Riva-Bella, perpétuant une tradition séculaire.
J.P
コメント