Loin des considérations commerciales, des arguments de vente de certains fabricants ou revendeurs de cercueils, et de la mouvance écologique, choisir l'essence de la bière (Bëra, étymologie du VIIIe siècle) qui recevra le corps du défunt relève parfois du casse-tête pour certaines familles.
En effet, devons-nous nécessairement choisir un cercueil en pin alors que la tendance est à l'emploi du carton pour une crémation ? Est-ce bien nécessaire de prendre un cercueil en acajou alors que mon proche reposera en terre ?
Et bien, tout est affaire de goût et de budget. En excluant l'intérêt que peuvent avoir certaines entreprises à vous conseiller un choix plus qu'un autre, comprenez que la règlementation est assez claire :
Le cercueil doit respecter des caractéristiques de biodégradabilité pour une inhumation, de combustibilité pour une crémation, puis de résistance et d'étanchéité.
Dans tous les cas, il n'est utilisé que du bois, sans jamais en préciser l'essence.
Les autres matériaux utilisés pour la fabrication de cercueils destinés à la crémation ou l'inhumation doivent faire l'objet d'un agrément. On trouve généralement des cercueils en carton alvéolé, contreplaqué, aggloméré. Les colles d'assemblage sont sans solvant, les cornières en ABS, les vernis biodégradables à base d'eau.
Depuis quelque temps, on entend beaucoup de choses sur le cercueil en carton.
Récemment, une société de pompes funèbres du Calvados a fait publier un article sur ce produit en vantant les mérites du matériau complexe qu'elle propose pour la crémation, comme l'inhumation (voir l'article)
Les fabricants et les revendeurs communiquent largement sur les bienfaits de l'emploi de ce matériau pourtant soumis à quelques contraintes : Poids du défunt limité, prix parfois supérieur à celui d'un cercueil en bois, et écologiquement pas si responsable, contraintes techniques liées à l'introduction de ce type de cercueil dans un appareil de crémation (voir plus bas)
Fort d'une expérience de quinze années passées au sein de crématoriums, j'ai constaté que les cendres volantes émises lors de la crémation étaient importantes. Il existe un risque de mélange des cendres de papier avec les cendres du défunt au moment du conditionnement de ces dernières dans l'urne.
De fait, la consommation de gaz est plus élevée pendant l'acte technique. En effet, lorsque l'appareil est très chaud, le cercueil en matériau complexe de papier se consume en moins de 5 minutes. Le cycle de crémation est énergivore, car les calories dégagées par un cercueil en carton ne suffisent pas à maintenir une combustion cohérente et régulière.
Je vous invite d'ailleurs à contacter la direction de votre crématorium de proximité qui vous expliquera certainement comment se déroule un acte technique. Certains établissements ouvrent leurs portes au public le 1er novembre.
En résumé, tous ces cercueils en bois ou matériau complexe de papier répondent à des normes et des exigences. Si la culpabilité vous saisit au moment de choisir un cercueil en bois, car vous pensez aux arbres abattus pour cet usage; pensez aussi que le matériau complexe de papier n'est pas seulement constitué de fibres végétales (comme aux premiers âges), mais qu'il est fabriqué à partir de fibre de cellulose extraite à l'aide de procédé mécanique ou chimique, adjuvants chimiques, et bien entendu… de bois ! Il n'y a pas de monde parfait, chaque procédé de fabrication, chaque mode opératoire, occasionne une consommation d'énergie importante.
Reste que l'aspect émotionnel et votre pragmatisme guideront probablement votre choix vers une essence plus qu'une autre.
JP
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